« Je m’appelle Alexis,  j’ai 28 ans,  je suis atteint de Asperger et je fais un BTS SIO. Mon année scolaire a été très mouvementé, très catastrophique depuis le début, ouais, depuis tout petit, un parcours du combattant, au primaire il arrivait à se débrouiller malgré les problèmes relationnels avec les autres élèves, il arrivait à avoir à peu près de bonnes notes mais au collège, ça allait beaucoup trop vite pour lui et on a mis en place des aménagements comme l’ordinateur, le tirtan et à la fin du collège, on nous a conseillé de l’inscrire en classe ULIS, il n’y avait que le nom d’Ulis, euh, c’était une classe de plus de 30 élèves, 35 élèves, mais les professeurs dès la première semaine lui ont conseillé de changer de formation, parce que c’était un quelque chose pour lui pour le handicap, ça correspondait pas du tout, il a redoublé sa première, donc la seconde, il avait redoublé, il a redoublé du coup la première, on a mis en place, avec l’enseignante référente, une AVS, mais il y avait pas d’AVS donc c’était le surveillant ou la surveillante qui venait t’aider, même si je le savais pas, parce que le taxi venait le chercher, le ramener, mais il n’allait plus en cours, il traînait dans la ville à Marseille et puis je me sentais plus bien, je me sentais plus à l’aise dans la classe, euh le stress il était trop trop important… »

« Je représente ma fille qui, elle, est en situation de handicap et qui ne pourrait pas intervenir ici au milieu de tout le monde, c’est beaucoup beaucoup trop de stress pour elle, elle souffre donc de troubles psy, de troubles anxieux, sociaux et scolaires, ça a commencé par le scolaire, bien qu’elle soit comme tout le monde, justement c’est assez invisible, jusqu’au moment où le corps réagit puisque dans la tête ça ne suit pas, elle fait des malaises, elle a des crises diverses, on l’a déscolarisée, on a vu avec le collège, la médecine enfin le médecin de l’Académie, finalement elle a réussi à passer le brevet en candidat libre, j’avoue que j’ai fait les cours après mon travail pendant plusieurs années donc je me suis démultiplié en plusieurs professeurs en fait, après tout ce périple, on a retenté une scolarisation au lycée en se disant bon c’est un petit peu différent, il y a un petit peu plus de liberté. ça n’a pas fonctionné du tout et je me suis retrouvé dans le néant en fait, sans savoir où aller, vers qui me tourner pour ma fille, plus de scolarisation classique donc adieu le bac, adieu les écoles d’art qu’elle voulait faire ou de design ou de dessin qui l’intéressait ».  « Au début, ce que j’aurais aimé faire c’est aller à la fac faire une fac de journalisme, à la base dans le sport, mais comme c’était très compliqué d’aller à,la fac B, parce que c’est pas adapté, que c’est loin de chez moi, j’ai dû me rabattre sur une formation pas loin de chez moi, on a vu avec ce qui était possible et il y avait le BTS comptabilité qui s’est ouvert à moi. Comme Guillaume c’est de l’aide à la personne 24h/24, on aurait pu éventuellement essayer Aix-en-Provence mais le recteur avait dit «  là vous allez vous tirer une balle dans le pied, ça va être très compliqué à mettre en place, oui vous allez peut-être trouver une personne à la Faculté embauché parce que c’est vous qui devez l’embaucher, une ESH, mais qui aura peut-être la capacité à faire tout le travail de l’aide à la personne mais qui aura peut-être pas la capacité euh intellectuelle à prendre des notes. L’autre possibilité, il y a des élèves qui se font financer, qui prennent les cours mais ils ne font pas l’aide à la personne donc la perle rare, qui fait les deux, vous ne la trouverez pas. »

« En parlant avec la Mission Locale, finalement c’est eux qui m’ont le plus aidé, qui n’ont rien à voir avec le handicap à la base, qui sont pas vraiment fait pour ça, qui sont pour la jeunesse, en général, et donc euh on s’est dit peut-être qu’une formation en alternance serait peut-être une solution, donc une école à Aubagne, l’Ecole de céramique. J’ai présenté ma fille, en disant qu’elle avait certains problèmes, qu’il fallait trouver une entreprise mais qu’elle n’était pas en capacité d’aller vers les entreprises, finalement on a trouvé une entreprise en capacité de la prendre, quand j’ai appelé l’école pour dire c’est bon, l’entreprise est intéressée, maintenant il y a plus qu’à faire le contrat et là l’école me dit mais euh le contrat à temps partiel, c’est pas possible, on sait pas comment on fait, c’est pas possible et puis euh sinon il va falloir faire ça sur plusieurs années, donc bon, là euh les bras m’en tombent, hein, comme on dit, je dis c’est pas possible, enfin elle était en 2e année de CAP puisqu’elle avait suivi quand même les cours, même si elle n’avait pas eu d’entreprise, elle était en 2e année de CAP et là on lui dit bah pas de CAP possible à la fin de l’année et pas de contrat à temps partiel  ça n’existe pas en apprentissage… »

« Je retrouve dans les papiers de ma fille l’organigramme de l’AGEFIPH que la mission locale lui avait donné et je me suis dit, là je fais un mail à tous les noms qui me semblent correspondre à ce que je cherche sur l’organigramme et deux jours après, on m’a appelé et donc miracle,  l’AGEFIPH est arrivée et La RHF donc et qui quand même a pris enfin en main quelque chose que je portais sur mon dos seul depuis des années. La RHF a fait beaucoup beaucoup auprès de l’école, pour temporiser, pour essayer d’apporter des réponses, pour les rassurer, leur dire que si, c’était possible, je me suis retrouvé un petit peu en recul ,voilà un peu en recul par rapport ça et ça m’a fait un bien fou, parce que j’avais l’impression de toujours devoir réinventer quelque chose… » 

La Ressource Handicap Formation (RHF) 

La Ressource Handicap Formation (RHF) est une offre de services à destination des organismes de formation et des Organismes de Formation par Apprentissage (OFA).

Elle leur permet de faire évoluer leurs pratiques afin de rendre leurs formations plus accessibles aux personnes en situation de handicap.

Depuis 2023, la Ressource Handicap Formation Provence-Alpes-Côte d’Azur propose une Méthode d’analyse concertée des besoins* aux organismes de formation. Cette méthode place la personne au centre d’une concertation réunissant l’équipe pédagogique et les différents acteurs du parcours (référent du Réseau Pour l’Emploi, expert, accompagnant, etc.). 

La Ressource Handicap Formation propose un déroulé et des outils méthodologiques pour analyser l’environnement de la formation et partager un plan d’adaptation formalisé et suivi par chacun.

Cette méthode est librement inspirée des travaux Concert’actions : Thierry Exbrayat, Comprendre les besoins des élèves, https://www.comprendreleseleves.fr

La démarche d’amélioration continue de la RHF Provence-Alpes-Côte d’Azur est accompagnée par l’association Moderniser Sans Exclure Sud

« Heureusement qu’il y a des organismes, voilà oui c’est ça, des organismes comme l’AGEFIPH, qui sont bienveillants, parce que c’est vrai qu’en France ça se voit quand même particulièrement qu’un handicapé est considéré comme un boulet… »

Pour plus d’informations  : 
­
https://www.rhf-paca.fr
­Pour contacter un.e conseiller.e RHF : 04 42 93 15 50  ou rhf-provence-alpes-cotedazur@agefiph.asso.fr   

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